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Publié le lundi 21 mars 2022

Clubs omnisports, de football, d’athlétisme ou encore de tennis : combien de jeunes sportifs hautmontois ont fait leurs premières armes au stade Jean-Damien ? Impossible de le savoir exactement tant ils ont été nombreux. Pourtant en 2008, tout espoir d’y voir naître un champion s’envole avec le passage de la tornade. Dévasté, le stade a perdu ses vestiaires, et depuis seul le terrain de football peut être praticable. Depuis le quartier manque cruellement de structures sportives de qualité. Une absence que compte bien réparer le projet porté par la municipalité. L’enjeu est de taille : « Ce nouveau projet de complexe sportif ambitionne d’inscrire Hautmont au sein d’une nouvelle dynamique et de répondre aux attentes des hautmontois, à savoir conforter une offre de sports dits classiques, plébiscités au sein de la commune, proposer une offre innovante avec des sports en vogue, et considérer le nouveau Jean-Damien comme un démonstrateur à l’échelle de l’Agglomération, voire même à l’échelle régionale. » Le futur complexe sportif Jean-Damien entend bien rayonner au-delà de la commune et combler une carence établie. C’est d’ailleurs cette « envergure » donnée au futur équipement qui permet à la Ville de plaider sa demande d’inscription dans le Pacte 2 Sambre-Avesnois-Thiérache.

À termes, ce sont plusieurs bâtiments neufs et des terrains extérieurs multisports, mais aussi un parking, prévus pour un budget prévisionnel de 9 000 000 € HT (pour lequel des subventions ont déjà été sollicités).

Côté calendrier, les travaux de ce nouveau stade devraient débuter avant fin de l’année. Ils viendront alors s’ajouter aux nombreuses autres actions 2022 qui donneront à Hautmont une nouvelle image.

Stéphane Wilmotte

Un nouvel équipement important pour le sport à Hautmont, avec une forte symbolique !

« Nous avons fait le choix de doter la Ville d’un nouvel équipement sportif, moderne et de qualité, afin de poursuivre le développement de nos associations, mais également de créer de nouvelles activités sur la Commune. Aujourd’hui, il est très difficile de trouver des créneaux, ce qui témoigne de la saturation dans l’utilisation de nos équipements. De plus, ils ne sont pas nécessairement adaptés à la pratique de certains sports. Demain, le nouveau Stade Jean Damien nous offrira un terrain de foot, une piste d’athlétisme, un pôle combat et un pôle raquette, ainsi qu’une salle multisports, pour que chacun puisse y trouver son activité et son développement sportifs. Dans ce choix, nous y voyons un fort symbole : c’est la reconstruction d’un équipement détruit lors de la tornade de 2008. Des stigmates du passé, sur les lieux des souvenirs et malheurs qui seront toujours avec nous, la vie reprendra place, les activités se développeront, sans oublier.

Rendez-vous en 2024/2025 pour les premières foulées Hautmontoises dans ce futur équipement phare de la Ville ! »

Stéphane Wilmotte

Présentation du dossier par Caroline Gigarel, adjointe, en charge du projet

Quand est née la volonté de la municipalité de « reconstruire » le stade Jean-Damien ?

« Dès le début de notre mandat, le stade Jean Damien a été au centre de nos réflexions et de nos préoccupations. La tornade restera bien sûr toujours dans les esprits, mais le stade dans son état actuel rappelle amèrement aux habitants du quartier cet événement. Un complexe sportif est un lieu de vie, de convivialité, de rencontres. Et nous voulions redonner ses lettres de noblesses à ce lieu et proposer de nouveau ces animations au quartier.  Nos habitants et nos associations méritent ce renouveau. Nous voulions ce complexe innovant et accessible au plus grand nombre. Et bien sûr qu’il soit également un véritable pôle d’attractivité pour le territoire. Hautmont mérite un projet ambitieux. Ce complexe a été pensé pour allier le passé et l’avenir. Ce stade sera pour les Hautmontois mais pas seulement, son envergure imaginée est bien plus grande… Le Stade se verra doté : – D’un pôle dédié aux sports de combats avec une aire de combat double homologuée, la possibilité d’accueillir de l’évènementiel.

–              D’un pôle dédié aux sports collectifs (handball, basketball et volleyball) permettant d’organiser des compétitions régionales.

–              D’un pôle dédié aux sports de raquettes classiques et modernes avec terrains de padel, courts de squash et fronton de jeu de paume.

–              D’un pôle dédié aux sports de plein air composé d’une piste d’athlétisme semi couverte (sur 130 m) pour une pratique en toutes saisons (l’une des seules au sud de notre département), d’une aire de lancer et bien sûr d’un terrain de foot en herbe. Une tribune permettra dans de bonnes conditions l’accueil des spectateurs des différentes compétitions ou manifestations organisées.

–              De 2 terrains de tennis extérieurs et d’un terrain multisports accessibles directement afin de donner la possibilité aux jeunes et moins jeunes du quartier qui le souhaitent, pour le plaisir et pour s’amuser, de faire un peu de sport sans pour cela être adhérents à une association.

–              D’un parking pour les utilisateurs des différents pôles. »

La ville est accompagnée pour mener à bien ce projet. Pourquoi avoir souhaité un accompagnement particulier ?

« Ce projet ambitieux doit associer les réalités du territoire mais aussi intégrer de la modernité et de l’innovation ainsi que les contraintes de développement durable et de performance énergétique. Nous sommes soucieux du coût de cet investissement mai également par la suite des coûts de fonctionnement, d’utilisation, d’entretien. Il nous a semblé évident de nous faire accompagner dans la réflexion, l’élaboration et ensuite la mise en œuvre de ce projet. C’est un projet conséquent que nous voulions raisonner, réaliste mais aussi tourné vers le territoire.

C’est pourquoi nous avons choisi l’Agence de Développement et d’Urbanisme de la Sambre (ADUS) et également un programmiste spécialisé dans le sport. L’ADUS est une assistance pour les collectivités dans la formalisation de projet, l’élaboration de planification et la mise en œuvre de démarches d’aménagement opérationnel. Par ses avis et ses études elle apporte un éclairage et un regard constructif, la décision finale restant aux élus. Je remercie Dany Farhi, directeur de l’ADUS, et ses équipes pour cet accompagnement éclairé. »

Quels sont les délais de réalisation espérés ?

« Cette année est consacrée au choix du cabinet d’architecte qui nous accompagnera et bien sûr aux diverses études techniques à réaliser. Celles-ci ont déjà démarré. A la fin de cette année nous commencerons les travaux de démolition et nous ne manquerons pas de présenter le projet aux associations et aux habitants, tous seront conviés à ce début de chantier qui est toujours symbolique et impressionnant à voir.

Ce projet ambitieux, raisonné, respectueux des nouvelles normes environnementales et architecturales nécessite de la réflexion et du temps pour son aboutissement, la construction se fera par phases et par pôles suivant les contraintes de réalisation et des saisons.

Le complexe sera terminé fin 2024 – début 2025. Je donne rdv à tous les haut-montois pour venir le visiter ! »

LE CONCOURS D’ARCHITECTES

« Un concours d’architecture est une mise en concurrence de plusieurs cabinets dans le cadre d’un projet spécifique comme ici un complexe sportif.

Outre l’incitation à proposer le meilleur projet dans le cadre d’une concurrence provoquée, un concours a le mérite de permettre à tout architecte de se faire remarquer et d’accéder à la commande sur leurs seules compétences professionnelles.

En lançant un concours d’architecture, nous cherchons à obtenir la meilleure idée en termes d’architecture mais également en termes financiers. Le choix est effectué par un jury constitué pour l’occasion, composé par les membres élus de Commission d’Appel d’Offre mais également de 3 architectes reconnus sur le territoire.

La formule du concours n’est pas nouvelle – elle est utilisée depuis l’Antiquité grecque –et, dans certains pays comme la Suisse, on y a recours pour toutes les constructions publiques et un grand nombre de projets privés. L’expérience a montré que la bonne architecture ne coute pas plus cher que la mauvaise et que la réflexion amont est un facteur de qualité et de progrès.  »

Caroline Gigarel

TROIS CABINETS DES RÉFÉRENCES

Le moins que l’on puisse dire c’est que les trois cabinets retenus sont des pointures avec de très belles références. Pour preuve…

  • AVANT-PROPOS Le cabinet a déjà réalisé deux équipements à plus de trois millions d’euros. Avec pas moins de 55 architectes, le cabinet a, par exemple, réalisé le complexe sportif Le Palacium à Villeneuve d’Ascq ou le complexe sportif Raoul-Briquet à Dourges.
  • CRR ARCHITECTURE Mêmes belles références pour ce cabinet de 67 architectes avec la construction de l’Îlot des sports à Strasbourg ou la reconstruction et l’extension du gymnase de l’Europe à Angers.

CHABANNE ARCHITECTE Fort de 66 architectes, le cabinet a réalisé le centre régional d’arts martiaux de Verquin (62) et le Stadium Miramas Métropole.

Jean Damien

Un peu d’histoire

Les informations manquent sur le stade Jean-Damien. Grâce à la Mémoire d’Hautmont et le livre Hautmont, les rues, son histoire de R. Nigeon, on apprend tout de même quelques informations sur le stade.

Le projet date de 1968. Il comprenait, entre autres, « un terrain de football et rugby, un terrain d’entraînement, un plateau double d’éducation physique, une piste d’athlétisme… » Sa déclaration d’utilité publique date de novembre 1970. Le stade a pris son nom sur proposition de l’adjoint au maire M. Froment, dans les derniers mois du mandat de Jean Damien, en février 1977. L’inauguration a eu lieu à cette période. Le plan et le projet ont ainsi été présentés dans Nos Clochers le journal paroissial en 1974…

L’avis des présidents d’associations sportives

Cindy Dehoux, présidente de l’Académie de boxe :

«  Avec sept séances, trois jours par semaine, nous manquons de créneaux pour satisfaire toutes les demandes. Mais surtout la salle Steinmetz n’est pas adaptée à notre pratique. Nous avons besoin d’un espace vide pour être libres de nos mouvements. Il nous faut cohabiter et il y a un brassage énorme de publics dans la salle. Il faut avoir l’œil partout, cela pose des problèmes de sécurité… Dans de telles conditions, je réfléchis à mettre en pause les cours en septembre. Alors forcément, un nouveau gymnase, les adhérentes comme moi nous l’attendons avec grande impatience ! »

Rachel Denis, présidente de l’USO Basket :

«  Nous avons soixantaine de membres mais pas assez de créneaux à la salle Pirart pour les satisfaire. Nous ne pouvons pas engager d’autres équipes en championnat faute de créneaux. Le problème aujourd’hui est aussi le manque de respect des utilisateurs : certains foulent le sol en talons et ensuite c’est nous qui sommes embêtés avec un sol dégradé. Il faut que chacun respecte les lieux. Alors un nouveau gymnase c’est très bien, mais est-ce que nous aurons notre propre terrain ? En tout cas, on l’attend avec impatience. »

Jean-Pierre Thery, vice-président du club de tennis :

« Nous sommes aujourd’hui dans la salle Dembiermont avec, pour le club, des entraînements le samedi après-midi. Nous avons 25 personnes licenciées. L’effet Covid a fait chuter le nombre. Le nouveau stade est attendu mais dans l’idéal, nous espérons une zone dédiée pour le club et des terrains extérieurs. »

Jean-Marie Muny, président du jeu de paume  :

«  Le club compte une trentaine de pratiquants avec sept nouvelles inscriptions depuis le lancement de nos séances avec les  enfants de l’école Périer. Nous sommes accueillis à la salle Pirart et il faut avouer qu’elle nous convient parfaitement : elle dispose de quatre frontons utilisables en même temps pour les compétitions et les championnats, et c’est rare dans le secteur. De plus les pignons en béton lisse sont l’idéal pour pratiquer le fronton. Alors forcément l’arrivée d’un nouveau gymnase, on le voit d’un bon œil car cela permettra d’y accueillir d’autres clubs et donc de libérer de nouveaux créneaux... »

Antony Larroque, adjoint aux sports

« La pratique du sport est une priorité de notre mandat municipal. Nous pensons que le sport permet de créer des liens, d’améliorer la santé, de développer la cohésion et de faire briller notre ville.

Afin de pouvoir relever ce défi, nous entretenons et rénovons les structures sportives existantes. Le stade Dembiermont, la salle Steinmetz, la salle Pirart, la salle Saint-Exupéry ont bénéficié de travaux de rénovation et de sécurité depuis notre arrivée. Tout y passe ! Les sols, les équipements divers, l’accessibilité, la sécurité, l’éclairage… Il reste encore beaucoup de choses à faire mais nous avançons petit à petit.

Pour point positif, nos salles sont très sollicitées par les écoles élémentaires, les collèges et par les associations multipliant ainsi l’utilisation 7 jours / 7, de 8h à 22h. Il n’est pas simple de mettre en place des créneaux avec aussi peu d’infrastructures. Nous savons que le manque de structures est criant compte tenu de la taille de notre ville avec ses 15000 habitants et sa trentaine d’associations sportives. Les témoignages des associations sont utiles et nous montrent la nécessité d’avoir sur notre ville, un complexe sportif supplémentaire digne de ce nom, pouvant proposer des activités intérieures et extérieures pour tous. Le complexe sera utile pour les activités déjà pratiquées par nos associations mais aussi pour y développer des disciplines plus rares en Sambre Avesnois. Je pense au Jeu de Paume, à l’athlétisme mais surtout au padel, au squash et à la boxe.

L’exemple de l’académie de Boxe Haut-montoise créée en septembre est intéressant. L’association est déjà victime de son succès (près de 60 licenciés en quelques mois) et doit refuser des adhérents par manque de place dans la salle Steinmetz. Nous n’avons malheureusement pas la possibilité de leur mettre à disposition une structure dédiée pour l’instant.

Nos associations sont malheureusement freinées par le manque de structures dédiées à leur pratique et c’est un regret pour moi.

Le nouveau stade Jean Damien est un projet sportif sérieux, réfléchi et ambitieux pour l’attractivité de notre ville et de notre territoire. Il sera un atout pour les associations sportives et tous les habitants. Il est important aussi de noter que le stade va s’inscrire dans le quartier. Un city-stade avec un accès public est prévu afin de permettre aux jeunes de faire du sport selon leurs envies.

 Je souhaite aussi mettre en avant ce projet qui permettra d’aider des personnes à se former à un emploi pendant la phase de construction. Une clause d’insertion pourra bénéficier aux habitants pour se former à un métier du bâtiment et c’est une bonne chose pour les bénéficiaires. »

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