Ces deux là étaient faits pour s’entendre, c’est une évidence… Si Gilda est native de Marpent, Pépé lui est né à Maubeuge. Son père tient un garage connu, situé Porte de Paris à Maubeuge. Après l’obtention du brevet, il devient vendeur de camions poids lourds. Il le restera durant quarante-cinq ans, toute sa vie active donc. C’est en 1950 que les deux jeunes gens se rencontrent. Gilda travaille à l’époque à la pâtisserie Delette, à l’ombre de l’église d’Hautmont, un temple de la gourmandise locale. Coup de foudre… Mais Pépé est appelé sous les drapeaux en 1950. Il est affecté à Lille, puis à Antibes. Grand sportif et féru de discipline diverses, son profil est remarqué. Il est nommé entraîneur de l’équipe de basket militaire d’Antibes. La ville est en effet un creuset du genre. Dix-huit mois passés sous les sous les drapeaux, ou plutôt sous les paniers… Retour à Hautmont.

Au milieu des années 50, le couple convole en justes noces. Pépé renoue avec ses camions. Gilda, elle gèrera de nombreux commerces, tels que Le Derby ou le Nord-Express à Maubeuge, établissements réputés qui ne désemplissaient jamais. En 1952, leur premier enfant Bruno, vient au monde. Quatre ans plus tard, Isabelle arrive à son tour. Pépé et Gilda auront en tout quatre petits-enfants et, pour l’heure, deux arrières petits-enfants. Si la carrière de Gilda ne lui laisse que peu de temps pour s’adonner à un hobby quelconque, Pépé lui en a un peu plus. Raison de plus pour s’investir davantage dans le sport. A bientôt 91 ans, il pratique encore le tennis de table au sein d’un club maubeugeois. « C’est ma vie, je suis fait pour ça, glisse-t-il, le regard brillant. J’ai le sport dans les veines. J’ai tout fait : basket, mais aussi natation, athlétisme et autres. Je me suis illustré à de nombreuses reprises, en équipe mais aussi en individuel, au niveau national ». De fait, dans une aile de sa maison, il s’est constitué une sorte de mini-musée, plutôt vivant et gai, sur les murs duquel s’étalent, ici ses diplômes et autres certificats, et là, plus bas, les multiples coupes qui ont sanctionné cette vie sportive bien remplie. Un butin glané à la sueur dans des enceintes sportives du pays entier. Une belle leçon de vie : « Si j’ai un conseil à donner aux jeunes, il serait simple. Faites du sport si à 40 ans vous ne voulez pas vous retrouver dans un fauteuil. J’ai plus de 90 ans et je suis toujours actif ». Dans leur coquet nid d’amour, à l’ombre des hautes futaies d’une paisible rue de la ville haute, nos deux tourtereaux profitent d’une retraite méritée…

En dates

1931 : Naissance de René Debuck
1932 : Gilda Sassi vient au monde
1943 : René découvre le sport
1949 : Gilda est élue Miss Hautmont
1950 : Appel sous les drapeaux
1995 : Départs à la retraite
2021 : René et Gilda fêtent leurs noces de palissandre (65 ans)