Culture et Fêtes,  Retour sur l'actu

Publié le jeudi 29 octobre 2020

Cela n’a rien d’anecdotique et c’est au contraire un vrai symbole voulu par ses initiateurs : celui du retour de la vie dans le vrai centre-ville. Même si la pandémie actuelle influe inévitablement sur la fréquentation des lieux et qu’il faudra sans doute attendre quelques mois avant que la situation ne se normalise… Dans les années 90 (voir notre édition d’octobre dernier) pour des raisons particulières, le marché bi-hebdomadaire avait été déplacé du côté des rues Depreux et Thiers. Et y était finalement resté, bravant les années, au grand dam souvent des habitués. Endroit  en pente, dissémination des étals, fonctionnalité relative des lieux, parfois exiguïté des emplacements, gêne des riverains : c’est peu de dire que cette situation empirique ne voyait pas vraiment l’adhésion des Hautmontois… et des autres, très attachés à leur traditionnel marché. Le chiffre d’affaires des commerçants non sédentaires qui y déployaient leurs étals et leur énergie s’en ressentait inévitablement et année après année la lente érosion du début s’exacerbait plus encore. Mais exit la nostalgie ! le marché est de retour à sa… place naturelle.

Fraîcheur, qualité et conseil… Non, non ! ce n’est pas un slogan tonitruant lancé à la cantonade, avec sa gouaille habituelle, par un quelconque camelot, incontournable figure de proue des marchés… C’est simplement le tiercé gagnant revendiqué par les promoteurs de cette forme ancestrale de commerce, qui puise sa source très loin dans l’histoire.

Ici le dialogue est de mise… Toucher une tomate, palper une salade, soupeser un chou reste bien sûr pour l’heure du domaine de l’interdit, Covid oblige, mais ces gestes naturels intimement liés à l’acte d’achat sur le marché, reviendrons bien vite. Plus vite encore en respectant, rappelons-le, les strictes consignes sanitaires. Reste le dialogue entre le vendeur et le consommateur, quelque part marque de fabrique de ce genre de commerce non sédentaire. Etals multicolores où une pyramide de pommes vertes dispute l’endroit le plus en vue à un lot touffu de croquantes carottes, articles textiles en tous genres étalés sur de larges planches de bois usagées, viandes goûteuses et variées promises au patient couteau du boucher à l’écoute de la cliente (ou du client !), monceau de jouets et de gadgets offerts à l’impatience des enfants : ici règne une atmosphère particulière que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Le sourire du commerçant en prime, même si pour l’heure  – toujours avec cette Covid – on ne peut que le deviner derrière le masque. Autre avantage, et non des moindres pour nombre de personnes dont pas mal de seniors, la visite sur le marché, en plus des achats divers qu’ils y réalisent, reste une vraie sortie qui émaille gaiement une semaine abonnée parfois à la solitude. Cette dimension n’a rien d’anodin et les rencontres faites sur place, les discussions diverses ainsi engendrées entre Hautmontois qui se connaissent de longue date, sont souvent une belle éclaircie dans une vie parfois trop morne. Ce que ce retour en zone plus accessible favorisera à coup sûr.

Sorties pour les uns, recherche de produits de qualité ou quête de la bonne affaire pour d’autres : les commerçants non-sédentaires vous attendent, qu’on se le dise, le sourire et le conseil en prime, dans une ambiance qui par essence fleure bon (entre autres !) la convivialité du Nord…

 Jean-Claude Carlier,  président du Syndicat des marchés : « C’est une résurrection ! »

Pour défendre ses intérêts vitaux, la corporation s’est depuis longtemps unifiée sous la bannière de la Fédération Nationale des Marchés de France. Forte de 20 000 adhérents et d’un maillage de 150 syndicats répartis sur l’ensemble du territoire national, elle est la principale organisation de défense professionnelle du commerce ambulant. A ce titre, elle est habilitée à représenter la profession auprès des institutions et instances nationales, régionales et départementales. C’est un Hautmontois, Jean-Claude Carlier, qui depuis quatre ans est à la tête de la section Sambre/Valenciennois/Avesnois de ce syndicat actif. Affable mais opiniâtre, il affiche sa satisfaction : « C’est une résurrection ! Le marché agonisait. On n’était plus que 8 exposants. Là, il y a déjà plus de commerçants présents et je pense que cela va encore s’améliorer. Nous saluons l’initiative forte du maire. De notre côté, nous allons lancer diverses animations et apporter de la gaieté sur le marché et si tout va bien, pourquoi ne pas nous présenter au concours du plus beau marché de France ! »

Du côté des commerçants…

Mohamed, 44 ans, de Maubeuge, derrière son stand où les bonnes affaires s’étalent : « C’est peut être une bonne chose, il est un peu trop tôt pour le dire. Il faut attendre quelques semaines, le temps que cela se sache. Mais il faut dire que l’endroit en centre-ville est idéal ».

Sainobski, 57 ans, vient de La Louvière (B) avec son épouse. Ils sont fleuristes. « C’est la première fois que je m’installe  à Hautmont. On est sur place pour voir comment ça va marcher.  Si ça tourne, on viendra régulièrement ».

Pascal, 62 ans, vit à Taisnières-sur-Hon. Il est débout derrière son étal de fruits et légumes tout en fraîcheur. « Je suis un habitué du marché hautmontois. Je pense que nous aurons du monde, même avec la Covid, qui effraie les gens ».

Mohand, 48 ans, est basé à La Longueville. Son camion textile est abondamment garni. « Avec mes parents, cela fait plus de 50 ans que je viens à Hautmont. C’est magnifique, c’est beaucoup mieux ainsi en centre-ville. Là où nous étions, à l’autre endroit, nous embêtions tout le monde avec les habitations très proches. Ici c’est beaucoup mieux et nous sommes vraiment en centre-ville ».

Mme Sohier, est originaire de Bachant. Elle propose de vrais produits du terroir, la fraîcheur en prime, avec beurre, crème, fromages de chèvre fermiers. « 20 ans déjà de présence à Hautmont. Je n’ai pas connu le marché quand il se tenait en centre-ville. Nous verrons bien. En tous cas c’est déjà plus aéré et fonctionnel ! »

Abdelkader, 50 ans, est l’un des responsables d’un autre étal de fruits et légumes. Il vient de Maubeuge. « C’est la première fois que nous venons ici. On est sur quelque chose de nouveau, donc il faut voir. Là où il était précédemment, les gens éprouvaient des difficultés pour s’y rendre. Si ça marche bien nous deviendrons vraiment des habitués ».

 

Les Hautmontois apprécient !

. Catherine, 53 ans : «  J’ai connu le marché quand j’étais jeune, sur la place même. C’était un très beau marché, très dense. Maintenant il sera beaucoup mieux situé. Les commerçants ont beaucoup plus de place, il est plus aéré avec des allées plus larges. Parfait ! »

. Maurice , 66 ans et Eric, 38 ans : : « Un marché ça anime la ville. Le nouvel emplacement est idéal. Excellente idée ! »

. Kevin, 15 ans, à la recherche d’une coque pour son portable : «  J’ai trouvé ce que je voulais et pour pas cher. On a plus de place ici ! »

. Pascale, 59 ans : « Au marché, on voit du monde, on discute, on fait des rencontres. Il y a plus de dialogue avec les commerçants, ce qui n’existe pas en grande surface. Comme il est maintenant situé, il est plus à sa place et question pratique, c’est nettement mieux. Pourquoi ne pas le couvrir maintenant ? »

. Patricia, 55 ans, vient de Feignies : « Pour moi qu’il soit ici ou là-bas, c’est pareil. Ce sont les rencontres avec des connaissances ou les bonnes affaires qui m’intéressent ».

. Eliane, 63 ans déambule au fil des allées avec son amie Marie-France, 69 ans :«  Faire son marché, c’est aussi un beau but de promenade ! Sa nouvelle implantation est une réussite qui nous convient. C’est beaucoup plus convivial. »

visite sur le marché d’hautmont en vidéo

Novembre 2020

OLIVIER MARTIN, CONSEILLER Délégué au commerce

À l’occasion du déplacement du marché et dans le contexte sanitaire difficile, rencontre avec Olivier Martin, conseiller délégué au commerce, animations et union commerciale.

Aujourd’hui c’est le marché qui a déménagé. Quel est l’objectif de la municipalité ?

« Notre position est de conforter le commerce existant et de développer le commerce de proximité hautmontois. La ville souhaite accompagner cette force vive de la commune. Et pour cela, nous souhaitons initier et accompagner la création d’une Union commerciale : une union commerciale est une association loi de 1901. Elle regroupe les acteurs de la vie économique du territoire (commerçants, artisans… ). En mutualisant leurs moyens, ces professionnels peuvent mener des opérations promotionnelles pour fidéliser leur clientèle et en prospecter de nouvelles. Et ainsi pérenniser leurs activités sur le territoire. Cette Union commerciale sera ouverte à tous : aux commerces de proximité de centre-ville, à ceux des quartiers, du Retail Park et aussi du futur Village de marques. La zone commerciale est un atout à intégrer dans cette démarche, elle offre une attractivité à la commune que l’on ne peut ignorer. Tout le monde peut travailler ensemble. Nous nous permettons de communiquer sur cette initiative de création de l’Union commerciale à tous les commerçants, tous seront les bienvenus. La force viendra aussi de la diversité des enseignes qui seront réunies et de ce que chacun pourra apporter. Plus on est, plus on est fort. Dans le contexte actuel, les habitants font de plus en plus le choix du commerce de proximité. Auchan veut même revenir dans les centres-villes avec des surfaces plus petites. Les gens n’ont pas forcément la mobilité pour aller faire leurs petites courses quotidiennes dans les grandes surfaces. Les commerces des galeries connaissent eux aussi des difficultés. La fréquentation est en baisse partout. Il ne faut pas avoir peur des grandes surfaces. »

Quel est le rôle de la municipalité par rapport à cette Union commerciale ?

« Nous serons là pour initier cette Union commerciale. La ville mettra à disposition un endroit pour que les commerçants puissent se réunir dans les meilleures conditions. Notre rôle est d’accompagner les commerçants à initier cette création. C’est ensuite aux membres de mettre en place les projets et de retrouver un dynamisme dans la ville… D’ailleurs pourquoi l’Union commerciale une fois créée ne s’ouvrirait-elle pas également aux artisans ? Ils font eux aussi partie du dynamisme économique. On a aussi besoin aussi de nos artisans locaux. »

C’est aussi cet accompagnement qui a permis le déplacement du marché dans de bonnes conditions ?

« Dans nos engagements, il y avait ce déménagement. Il est essentiel pour moi que le marché soit en coeur de ville. Nous avons donc répondu rapidement à la demande : des commerçants non-sédentaires qui trouvaient le lieu inapproprié pour mettre en avant leurs étals ; des habitants qui regrettaient les difficultés d’accès pour les personnes à mobilité réduite ; des riverains également directement impactés par l’implantation deux fois par semaine… Cela s’est fait en concertation. Mais nous continuerons à faire évoluer ce marché pour répondre au mieux aux demandes et en fonction des retours d’expériences. Paris ne s’est pas fait en un jour ! Aujourd’hui les commerçants sont très heureux de renouer avec l’ancien emplacement du marché. Dans quelques semaines, tout le monde aura trouvé ses marques. Je pense que le marché prendra vite de l’ampleur, le temps que les clients et les commerçants potentiels soient informés de son retour et que le bouche-à-oreille fasse le reste. Déjà certains se disent intéressés : un poissonnier va revenir, la boucherie du Bocage confirme sa présence, Cocambroche sera de la partie avec un nouveau camion. Tout va dans le bon sens. Et si d’autres commerçants sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à se faire connaître ! »

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