Retour sur l'actu,  Travaux,  Vie pratique

Publié le mardi 29 juin 2021

Voilà des années que le problème s’aggrave. Routes accidentées, chaussées déformées… les administrés déplorent au quotidien l’état de nos routes. Mais avant d’entamer ce chantier colossal, il fallait bien un état des lieux indiscutable. C’est ce qu’offre aujourd’hui l’Agglomération avec un audit réalisé par le cabinet Géoptis à l’échelle du territoire et bien sûr de la commune.

UNE MÉTHODOLOGIE

Pour évaluer les routes, qui est mieux placé que votre facteur ? Il sillonne quotidiennement toutes les rues de la ville. Le principe a donc été de filmer ses trajets grâce à des caméras installées sur les véhicules de la Poste. Les vidéos ont ensuite été analysées et classées par des experts.

Chaque rue du réseau urbain long à Hautmont de 52,515 km s’est ainsi vue attribuer deux notes : une de surface de la chaussée et une de structure. Combinaison des deux notes, la note globale reflète l’état général de la chaussée. Les différentes « pathologies » sont prises en compte avec des indispensables coefficients de pondération. Au final, chaque note va fort logiquement de 0 (très mauvais état) à 10 (bon état). Cela se traduit par quatre « catégories », représentées par quatre couleurs sur la carte d’Hautmont.

« BON » MAIS PEUT MIEUX FAIRE !

Alors Hautmont ? Cet audit classe la commune au global dans la catégorie « bon » avec une note de 6,87, qui vient de 5,40 en surface et 8,07 en structure. Ce grand écart entre les deux notes rassure sur un état que l’on imaginait catastrophique : les travaux à en-gager seront « relativement » moins consé-quents (et donc moins coûteux) que pour des chaussées aux structures atteintes. L’ampleur du dossier est pourtant conséquente et la municipalité bien décidée à se porter au chevet de nos routes.

L’audit a étudié 52,515 km de réseau sur la commune d’Hautmont.

TROIS NOTES

Trois notes sont établies par cet audit :

– la note de surface : elle reflète l’état de la surface de la chaussée (les couches supérieures). Par exemple : l’avenue Leclerc est classée « très mauvais » ; le boulevard de l’Écluse est classé « bon ».

– la note de structure : elle reflète l’état de la structure de la chaussée (les « fondations »). Par exemple, la rue du Fort est, selon sa partie, clas-sée « mauvais » ou « très mauvais » ; la rue Deham est classée « bon ».

– la note globale : elle reflète l’état général de la chaussée, combinaison des deux premières notes (avec une pondération). En note globale, la rue du Fort passe en « très mauvais » ; la rue Deham est classée « bon ».

BON, MAUVAIS… LA RÉPARTITION

Sur les cartes, vous pouvez trouver le classement de votre rue : c’est la note qui permet de classer la rue dans l’une des quatre couleurs. Ce sont plus de 52 km de voiries qui ont ainsi été étudiées.
En note globale, les rues d’Hautmont sont jugées dans un état :

bon à 47 % soit 23 657 mètres de routes

– moyen à 24 % soit 12 295 mètres

– mauvais à 24 % soit 11 948 mètres

– très mauvais à 5 % soit 2 502 mètres

(pour arriver à un total de 52 515 mètres, il convient d’ajouter 2 113 mètres qui n’ont pu être notés).

LE PLAN D’ACTION

L’audit des routes a établi les priorités, place maintenant au plan d’attaque ! Didier Wasterlain, adjoint au maire en charge des travaux, explique la méthode de travail choisie.

Aujourd’hui, les travaux sur les routes sont de la compétence de l’Agglomération. Comment se passent les chantiers programmés ?

Didier Wasterlain :  » En effet, les travaux sur les routes dépendent de l’Agglomération. Lors d’un chantier, le financement est pris en charge à 50-50, 50 % à charge de la Ville et 50 % de l’Agglo pour la partie chaussée ; et 100 % à charge par la ville pour les trottoirs. Pour cela, l’Agglo a un budget annuel de cinq millions d’euros pour ses 43  communes. Sur ces cinq millions, quatre sont engagés pour des travaux dits « curatifs » et un million pour des chantiers « préventifs ». Dans ce cadre-là, nous avons établi notre liste de demandes. Six voiries d’Hautmont ont ainsi été répertoriées et l’Agglo sollicitée pour leur réfection. Mais rien n’est encore acté. Et nos « besoins » en travaux sont bien supérieurs à ces six routes. Nous ne pouvons attendre plusieurs dizaines d’années pour la réfection de nos voiries… »

Pour mener à bien ces réfections de rues, la ville a donc imaginé leur déclassement. En quoi cela consiste-t-il ?

D. W. : « Oui c’est effectivement le choix de la municipalité de demander le déclassement de voiries. L’Agglo « donne » provisoirement la rue à la Ville, ce qui nous permet de faire les travaux. Avec ce choix, la municipalité peut engager son plan d’actions  : il se monte à un million d’euros budgétisé pour les travaux routiers chaque année sur toute la durée du mandat. C’est un effort financier très conséquent. »

Ce plan d’actions visera quelles rues ?

D. W. : « La programmation débutera normalement dès septembre 2021. Nous avons bien sûr établi les priorités en fonction des notes de l’audit : les routes dont la surface est mal notée seront les chantiers prioritaires, tout comme celles où la navette circulera… Dans cette programmation des voiries, l’attention est en priorité portée sur les routes dont les notes de surface vont de zéro à quatre maxi (un classement jugé « mauvais » et « très mauvais »). Ce qui n’est pas fait en temps voulu glissera sur les programmations annuelles suivantes. Il va de soi que nous ne pourrons pas tout faire tout de suite ! Mais la volonté est là et nous nous donnons les moyens. »

Cette note de structure est finalement plutôt optimiste. Les coûts de réfection de surface devraient être moindres et les chantiers moins longs…

D. W. : « Effectivement, mais le coût d’une réfection de voirie en surface s’élève tout de même à 350 euros du mètre linéaire. Si la structure est à refaire, les prix doublent et les temps de chantier également. Et surtout, il faut rester prudents sur ces notations. Quand vous faites des travaux chez vous, vous n’êtes jamais à l’abri de mauvaises surprises. Quand vous retirez le papier peint, vous voyez l’étendue des travaux ! Quand nous ouvrirons la chaussée, nous serons fixés. »

CE QUE LES HAUTMONTOIS EN DISENT…

David et Sabine, quinquagénaires :

« Cela devenait urgent  ! Beaucoup de rues sont en mauvais état. L’avenue Leclerc est un vrai gruyère. Nous comprenons que cela nécessite du temps et de l’argent, mais cela doit être une priorité ».

Mélanie, 21 ans :

« C’est un sérieux plus ! Il existe une rue dont j’ai oublié le nom, près de la piscine, qui mérite d’être entièrement refaite. De plus, il n’y a pas de trottoirs. C’est problématique quand on a une poussette ou un jeune enfant à la main ».

Jean-Charles, 68 ans :

« Rénover les routes, c’est un objectif prioritaire. Mais ça représente un budget conséquent, tout cela est cher ! Le moindre chantier coûte beaucoup d’argent… Mais il faut le faire car c’est un plus pour le service à la population ».

Gérard 73 ans :

« On évite certaines rues et on en emprunte d’autres. On dirait parfois que l’on roule sur des dos d’âne. Mais j’estime qu’il vaut mieux terminer les gros chantiers en cours, avec les engins qui abîment les rues, avant de les refaire ».

LES NIDS DE POULE

Et en attendant ? Quid des nids de poule ? Didier Wasterlain répond : « Nous sollicitons les services de la communauté d’Agglomération sur voiries d’intérêt communautaire. Pour les voiries privées, nous sollicitons cette fois les bailleurs sociaux. Et pour les voiries communales, les services techniques interviennent. Souvent les administrés nous les signalent. »

« Notre volonté est de faire un maximum de routes, dans tous les quartiers, sur notre mandat, avec un budget de six millions d’euros cumulés. » Stéphane WILMOTTE, maire d’Hautmont. 

6 millions d’euros :

le budget de la ville qui sera consacré à la rénovation des routes sur la durée du mandat.

LES PROCHAINES ÉTAPES

1. Un comité de suivi

La ville a mis en place un comité de suivi des voiries sous la responsabilité du maire et de l’adjoint au travaux. Outre le calendrier et l’avancée des travaux, le comité définira chaque année les routes à rénover.

2. Une entreprise partenaire

La désignation d’une entreprise partenaire pour faire les voiries devra intervenir avant l’été (l’appel d’offres a été lancé). La Ville disposera également d’une assistance à maîtrise d’ouvrage.

3. L’information des habitants

Dès qu’un chantier sera validé, les riverains seront informés du planning de travaux.

4. Les points d’avancement

Chaque semestre, un point d’avancement de tous les chantiers sera publié dans votre magazine.

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