S’il fait partie des « meubles » hautmontois, Jean-Pierre Verhille n’est pas né ici, mais à Glageon en 1955. Il fréquente l’école communale, puis le collège de Trélon, avant de rejoindre le lycée de Fourmies. Sa carrière est toute tracée : il travaillera dans le textile, orgueil industriel local, dans une usine du cru. Mais la crise va bientôt passer et mettre à néant les plus beaux plans de carrière, dans ce secteur qui sera impacté de plein fouet. Jean-Pierre le pressent. Il passe le concours de préposé à La Poste. Et l’obtient. A la fin des années 1970, il s’installe à Hautmont, la besace pleine d’espoir et accessoirement de courrier. L’homme est plutôt sympa, jovial et altruiste. Il fait ses premiers dans la vie associative locale, en tant que président d’association de parents d’élève, puis crée l’Amicale des postiers. Dans la foulée, il adhère à la Croix-Rouge et à la Protection Civile. Son sens du contact fait merveille.

En 1987, avec Michel Diongre et Jacques Devorsine, il relance l’Amicale des donneurs de sang d’Hautmont… et des environs (il y tient !), en sommeil depuis 1982. La fierté de sa vie. L’association deviendra, en plus de trente ans, une référence dans le Nord et battra régulièrement des records de dons. Le succès ne le grise pas cependant : Jean-Pierre sait garder son sang-froid… Mais cela ne suffit pas pour celui qui a un appétit insatiable, notamment en termes d’altruisme. En 2003, il rallie l’association caritative Saint-Vincent-de-Paul, avant d’en devenir le trésorier, quelques années plus tard. La misère, il ne supporte pas et il s’emploie à la soulager, avec la belle équipe qui l’accueille. Mais il se singularise plus encore : on murmure ici et là qu’il serait le frère jumeau du Père Noël. C’est en tous cas à son invitation que le célèbre bonhomme en rouge fait régulièrement une pause en fin d’année à Hautmont, sans que, curieusement, personne ne les ait jamais vus ensemble. « Je continue vaille que vaille, tant que la santé est là, explique-t-il, le sourire enfoui sous la large barbe qui lui balaie le visage. C’est comme Obélix ! Je suis tombé dans la potion associative étant petit. C’est ma vie. Et si j’ai un conseil à donner à quelqu’un qui veut intégrer ou promouvoir une association, qu’il le fasse sans hésiter. C’est une expérience humaine unique qui comble de bonheur ». Un facteur de chance en somme…