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Publié le jeudi 2 juin 2022

 

Le 19 juillet 2013, la République française instaurait une Journée nationale de la Résistance, fixée au 27 mai de chaque année. Cette date correspond à la création du Conseil national de la Résistance, à sa première réunion sous la présidence de Jean Moulin, le 27 mai 1943, en pleine clandestinité à Paris.

Jacques Hulin président de l’Union Nationale des Combattants d’Hautmont, qui promeut sans relâche le devoir de mémoire, souhaitait depuis longtemps marquer cette date d’une pierre blanche, en créant un évènement exceptionnel. Il s’en était ouvert à Stéphane Wilmotte, maire et à Antony Larroque, adjoint en charge, notamment, des associations patriotiques. Quand il leur soumit le projet de débaptiser la rue de la Queue-du-Bois pour lui donner le nom d’un héros de la Résistance local qui – avec d’autres – avait payé de sa vie son engagement pour la Patrie, c’est avec enthousiasme que les élus en avaient accepté l’idée.

Le président Hulin revient sur ce projet : « Le nom de cette rue n’avait plus aucun sens, les bois étant disparus depuis longtemps. Je m’étais dit : pourquoi ne pas profiter de ce changement nécessaire, pour célébrer la mémoire de nos héros, qui ont payé de leur vie leur engagement dans la Résistance ? La réfection, totale et réussie, de cette rue par la ville a été le déclic. J’en ai parlé aux élus et l’affaire était lancée. Il s’agissait de lui donner le nom de Jean Closset. C’est une famille que j’ai bien connue. A l’époque nous étions les voisins proches des parents de Jean. Une plaque du souvenir avait déjà été apposée au n° 8, dans les années 60. La vente des bâtiments fut ensuite à l’origine de son transfert, à son emplacement actuel ».

En ce vendredi 27 mai 2022, soit près de 78 ans après le drame, l’équipe municipale, Stéphane Wilmotte en tête, les associations patriotiques et les forces vives de la ville, se sont souvenus avec beaucoup d’émotion de ces deux jeunes Français morts pour la patrie, lors de l’inauguration de cette rue rebaptisée… Dans son propos Stéphane Wilmotte salua avec émotion la mémoire du jeune résistant, en exhortant les plus jeunes du public présent à méditer sur cet exemple. « La paix est fragile et le pire peut toujours revenir » : lança-t-il en référence au contexte actuel et aux évènements qui secouent l’Europe de l’Est. Il se félicita de leur présence, eux qui seront plus tard les gardiens de la mémoire. Son adjoint, Antony Larroque s’était auparavant attelé, visiblement ému, à relater les circonstances dans lesquelles le courage de Jean Closset et de Jean Messager avait conduit à cette tragédie, en revenant lui aussi sur l’impériosité du devoir de mémoire. Le silence pesant qui régnait lors de cette cérémonie donnait déjà raison au premier édile et à son adjoint.

Jean Closset mort pour la France

Enfant du quartier, Jean Closset était le fils unique de Mathieu et de Millia Closset, famille résidant au n° 10. Jean Messager n’habitait pas la même rue. Le 15 août 1944, les deux amis, armés d’un simple pistolet de petit calibre, sans formation ni expérience, attaquaient ou surprenaient deux garde-voies ennemis à vélo, le long de la voie ferrée, et blessaient l’un d’eux. Les soldats allemands ripostaient, avant de se saisirent de Jean Messager. Jean Closset, lui, parvenait à s’enfuir. Le jeune Messager était exécuté sur place, du côté du Pont de Boussières, où une plaque commémorative a été apposée. Il a d’ailleurs donné son nom à une rue de Saint-Rémy-du-Nord. Très vite, Jean Closset était rattrapé par des soldats en rage, et abattu de sang-froid, du côté du Chemin Noir. Son corps ne sera pas retrouvé et ses parents ne pourront jamais faire leur deuil de leur seul enfant. Une prise d’otages parmi les habitants s’ensuivit, qui se termina par un dénouement moins tragique.
Quel but poursuivaient les deux jeunes hommes ? On se perd en conjectures à ce propos, mais l’hypothèse la plus vraisemblable laisse à croire qu’ils voulaient faire dérailler un train militaire, en manipulant les voies par le sémaphore.

En vidéo : l’inauguration de la rue Jean-Closset

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