Retour sur l'actu,  Vie pratique

Publié le mardi 7 juillet 2020

Avec la Ruche Hautmontoise, sauvegardons les abeilles !

Un groupe d’apiculteurs amateurs a fondé, il y a quelques mois, l’association La Ruche Hautmontoise. Il s’agit pour eux de défendre et de promouvoir ce petit insecte travailleur qui, s’il venait à disparaître, serait à l’origine du déclin inexorable de l’humanité. Une salutaire prise de conscience qu’il faut amplifier ! Usage de pesticides dangereux, résurgences de maladies diverses, frelon asiatique, bouleversement climatique : les abeilles doivent en effet composer de haute lutte avec ces fléaux d’un nouveau genre. Les conséquences sont terribles pour la production française de miel. En 1989, elle dépassait les 20 000 tonnes. En 2014, elle est descendue sous la barre des 10 000 tonnes. L’enjeu reste bien celui de la survie des abeilles et des pollinisateurs sauvages.

La France a interdit, en septembre 2018, cinq néonicotinoïdes, des substances dangereuses pour les pollinisateurs et employées dans des insecticides. Même à faible dose, abeilles et bourdons sont désorientés, ne retrouvent plus leur ruche et meurent. Deux autres pesticides ayant le même mode d’action que les néonicotinoïdes ont rejoint cette liste depuis le début 2020. Cela va dans le bon sens, mais il ne faut pas baisser la garde, d’autant que certains produits, fongicides notamment, très controversés, sont encore largement employés. Et c’est un doux euphémisme de dire que l’Europe traîne les pieds…

Des ruches aux couleurs de la ville

Lydéric Bernard, président de La Ruche Hautmontoise, s’étale sur les motivations du groupe : « Nous avons constitué un rucher-école, sur le territoire d’Hautmont,
en coeur de ville, dans un lieu délimité et sécurisé, sur un terrain mis à disposition et aménagé par la ville, fort de quelques ruches. L’une, dite d’observation, sera vitrée tout comme une autre ruchette complète. Plus tard, une dernière ruche sera connectée – une révolution en matière d’apiculture – pour suivre son évolution au jour le jour. L’acquisition de colonies, de matériel apicole, d’élevage et de récolte, poursuit cette logique pour expliciter par le menu le quotidien de l’abeille en général, de sa naissance à la récolte du miel par l’apiculteur. »

Si l’apiculture connaît depuis quelques années un certain regain d’intérêt, notamment auprès des générations montantes, il n’en demeure pas moins qu’il faut, par-delà ce qui s’apparente avant tout à une passion, connaître les gestes basiques avant d’acheter un essaim et, à fortiori, d’ouvrir une ruche. C’est que les « gardiennes » ne s’en laisse pas conter, quand on approche d’un peu trop près leur habitation de bois…

Initiation et approche pédagogique pour tout âge

Le président Lydéric Bernard détaille les projets de l’association : « Dans cet espace sécurisé, nous programmerons auprès des adultes des sessions d’initiation, mais nous proposerons surtout une approche pédagogique, novatrice mais très accessible, aux écoliers, aux enfants des maisons de quartier ou des centres de loisirs. Il  s’agira d’expliquer, d’abord à l’aide de panneaux informatifs et de livres mis gracieusement à disposition, puis en situation et de visu, le rôle essentiel de l’abeille dans la vie de l’homme. Sous une vareuse hermétique, avec gants et autres protections, les enfants seront ensuite invités à découvrir par eux-mêmes les gestes apicoles basiques, sous les conseils avisés d’apiculteurs chevronnés, soucieux de perpétuer leur savoir. Hélas ! L’épidémie de Covid-19, qui a fait des milliers de victimes, a aussi entièrement bouleversé notre planning pour notre première année d’existence. Et nous devrons sans doute reporter à 2021 cet ambitieux programme ».

Construites en pin Douglas ou maritime, gravées par haute tension et traitées – forcément – avec des produits naturels, les ruches ont donc pris leur quartier de printemps. Arborant un logo aux anciennes couleurs de la cité et ne ressemblant à aucune autre, les habitations des abeilles portent déjà en elles une originalité : celle du made in Hautmont. Avec déjà à la clef – la récolte de printemps a été peu commune – du vrai miel local qui ravira les enfants… et les autres !

La Ruche Hautmontoise s’est également attelée à la rédaction d’un ouvrage de vulgarisation au titre évocateur : Sauvons les abeilles !, mais nous y reviendrons.

L’essaim : impressionnant mais inoffensif !

Si c’est bien évidemment la reine qui assure de par sa ponte la reproduction de l’abeille, c’est bien par essaimage que les colonies se multiplient naturellement. Depuis des lustres cependant l’homme peut multiplier par lui-même les colonies (on parle alors d’essaim artificiel) en respectant des conditions incontournables qu’il est trop long d’expliciter ici.

Mais au fait, à qui appartient l’essaim naturel ?

L’ancienne loi du 28 septembre 1791, qui date de la Révolution est toujours en vigueur : « Le propriétaire d’un essaim d’abeilles a le droit de s’en saisir tant qu’il n’a pas cessé de le suivre. Autrement l’essaim appartient au propriétaire du terrain sur lequel il s’est posé ». On ne peut être plus clair ! A cet égard, le 5 mai dernier, La Ruche Hautmontoise a récupéré un bel essaim qui s’était posé sur l’une des faces des fresques multicolores qui ondulent au centre de l’avenue Gambetta. Précisons, contrairement aux discours alarmistes de profanes pour le moins ignorants, que les abeilles lorsqu’elles essaiment, sont plus inoffensives encore que d’habitude, au moins durant les premières 48 heures après leur fixation. Elles sont de fait dans une sorte d’euphorie et leur abdomen gonflé de miel pour l’occasion, limite physiologiquement le risque de voir le dard de sortie.

Zéro phyto : c’est la règle !

Depuis début 2017 – deux ans avant les particuliers – les communes ne peuvent plus utiliser de pesticides chimiques en voirie et en milieu public. D’autres alternatives, naturelles, sont ainsi employées.
Le responsable des services techniques revient sur le quotidien des agents en charge de l’entretien : « Ils emploient désormais une variété de vinaigre à 23 °, qu’ils diluent avant de pulvériser, après avoir gratté les routes, les sillons entre les pavés et les caniveaux, où les mauvaises herbes et les mousses poussent facilement. S’il fait sec cela reste valable un mois. S’il fait humide, ils doivent repasser après quinze jours. Cela revient moins cher mais exige beaucoup de personnel. Pour les caniveaux la tâche est plus lourde. Les agents disposent aussi d’une roto-brosse métallique et d’une balayeuse, qui sont souvent employées. Autre corde à leur arc, une solution anti-mousses bio, très efficace ».

Et les endroits clos, comme le cimetière par exemple ?

« Dans ce cas, et durant cette année encore, nous pouvons utiliser des produits chimiques. Mais c’est très encadré. Un agent, habilité pour ce faire et enveloppé dans une combinaison hermétique, traite la zone – allée par allée – après l’avoir interdite au public, la balise durant la journée, le temps que le produit fasse effet. Les agents interviennent aussi et souvent entre les tombes, car une sépulture avec des herbes folles donne une mauvaise image des lieux. Mais ça repousse vite. L’an dernier ce travail a exigé l’emploi de six personnes à plein temps durant deux mois. Depuis quelque temps nous avons promu une autre alternative pour l’entretien du bas des palissades qui délimitent le site. Nous y faisons pousser un tapis de fleurs en mélange qui s’adossent sur celles-ci et étouffent en même temps les mauvaises herbes. C’est pratique, sain et très joli ! »

Le travail de désherbage exige plus de main d’oeuvre

Les herbes folles ne sont pas seulement le lot de l’espace public et nombre de particuliers doivent lutter eux-aussi contre ces dernières, qui sont souvent envahissantes. Il existe – on l’a vu – des alternatives naturelles, sinon pour les éliminer vraiment, pour le moins les réduire. Celle à base de vinaigre blanc et de sel est l’une des plus performantes. Il faut mélanger trois litres d’eau chaude avec deux litres de vinaigre blanc et un kilogramme de sel fin.

La préparation est calibrée pour un pulvérisateur de 5 litres mais, bien sûr, les quantités sont divisibles, en cas de petite surface à traiter. L’idéal est de pulvériser durant une journée ensoleillée, en s’étant assuré que les jours suivants ne seront pas pluvieux. En quelques heures on voit déjà les végétaux indésirables faner. Quelques jours plus tard ils seront complètement secs et se désagrégeront sur place. Si vous ne disposez pas de pulvérisateur, un simple arrosoir peut convenir mais les quantités nécessaires seront plus grandes, du fait d’un débit plus important.

Le bio en restauration scolaire

C’est la société Api, dont l’antenne hautmontoise est située avenue de Kalisz, à proximité des écoles Les Roses et Deniès, qui est en  charge de la restauration scolaire à Hautmont, depuis déjà quelques années. Les exigences de la ville en la matière sont rejointes par celles de l’entreprise, qui ne transige  pas avec un cahier des charges très pointilleux, qu’elle s’est  elle-même fixée. Et ce sont donc les enfants qui fréquentent les cantines scolaires qui profitent de cette qualité.

Plus ou moins six cents repas quotidiens sont servis dans les cinq cantines qui émaillent la cité : le mess Cockerill pour l’école Jules-Ferry, la maisons de quartier des Hortensias pour les écoles Denies et Les Roses,  la maison de quartier du Bois-du-Quesnoy pour le groupe scolaire Fontaine, Guy-de-Maupassant pour le groupe scolaire Victor-Hugo et l’école Montaigne pour les établissements scolaires Montaigne et George-Sand. Diversité et équilibre sont donc de fait au menu des écoliers.

Les repas sont ainsi du « fait maison » et la fraîcheur des produits employés est une garantie pérenne de leur qualité. Après le Grenelle de l’environnement, qui s’était déroulé au début de la dernière décennie, un nouveau regard avait été porté, entre autres, sur la restauration scolaire, pour se conformer aux prescriptions édictées par ce sommet. L’intégration progressive de produits provenant de l’agriculture biologique était l’une des plus pressantes recommandations. Une suite logique et conforme à l’esprit qui anime la société au travers de son partenariat avec la Fondation pour la nature et l’homme, créée par Nicolas Hulot et son souci du développement durable, dont le point d’orgue a été, il y a quelques mois déjà, l’organisation à Thiant, près de Valenciennes, des « Rencontres durables du Hainaut ». Il s’agissait de mettre en avant les producteurs locaux de la région, bio ou non,  avec lesquels Api s’étaient engagés mais aussi les partenaires présents sur le territoire et, de fait, les démarches faites sur ce thème.

Très vite la ville et Api-Restauration avaient embrayé et, dans un premier temps, opté pour un repas complet bio par mois, destiné à l’ensemble des convives de la restauration scolaire municipale. Après une première année d’exploitation de repas bio avec cette fréquence, les deux partenaires ont de concert affiné leur approche. Le  repas complet en produits bio n’étant  pas obligatoire dans la même journée, il pouvait être décomposé sur la semaine, soit un plat et sa garniture ou une entrée et un fromage/laitage ou un dessert bio par jour de la semaine. C’est le même processus qui prévaut encore aujourd’hui. A titre d’exemple, il y a quelques semaines, le premier jour le riz servi était bio, le lendemain le kiwi était du même type, le vendredi c’était les coquillettes et les jours suivant se déclinaient avec, ici fruits de saison, là betteraves rouges, plus après semoule bio et autres bananes et camembert, avec un produit à la fois. Une démarche au coup par coup, appelée à évoluer bien évidemment, les premiers retours des parents étant des plus encourageants.

Pourtant tout cela n’est pas si simple, loin s’en faut ! La priorité à l’approvisionnement local de qualité – boissons, crémerie, fruits et légumes, poissons, viandes, épicerie et boulangerie – est relativement simple. On trouve encore des commerces qui ont fait le choix de la qualité plutôt que de la rentabilité forcenée. Pour le bio, les choses se corsent, même si les choses évoluent favorablement depuis quelque temps. Et pour le bio local et frais, les produits susceptibles d’être servis sont peu nombreux. Des paramètres avec lesquels il faut composer, mais qui ne freinent pas la détermination de la ville et d’Api-Restauration, pour que le déjeuner servi quotidiennement aux écoliers soit à la hauteur de ce qu’ils attendent : goût, qualité et plaisir…

* Cette enquête au long cours n’a évidemment pas pris en compte la crise sanitaire qui, pour le moment encore, bouleverse la donne. Cela n’affecte cependant en rien la volonté clairement affichée par la ville, et son partenaire en matière de restauration scolaire, pour monter lentement mais sûrement en puissance concernant le bio.

 

Papiers usagers, cartouches d’encre…  Les services municipaux ne font pas tâche

Depuis bientôt trois ans la ville a souscrit à l’offre « Recy’go Intégral Destruction » auprès de La Poste, afin de collecter et recycler les papiers usagés. Tous les services municipaux, du bureau du maire à la bibliothèque, sont concernés. Un carton de stockage, appelé Eco’ Belle, sert à collecter les papiers usagers. Deux fois par semaine, cet Eco’ Belle est vidé dans un bac plastique dans le bureau du courrier en mairie, ou à l’atelier situé au rez-de-chaussée de l’Espace Chauwel. Les bacs sont ensuite récupérés par des agents de La Poste, afin que leur contenu soit recyclé.  Cette démarche responsable permet de favoriser le retour à l’emploi grâce aux partenaires de l’économie sociale et solidaire, par le biais de l’insertion. De plus, grâce à l’accord entre La Poste et la COPACEL (Union Française des Industries des Cartons, Papiers et Celluloses), la totalité des papiers sont recyclés sur le territoire national, pour garantir une pérennité des emplois en France.

Les cartouches d’encre usagées bénéficient du même regard. La mairie récupère les siennes et collecte les autres,  à fin de recyclage ou de revalorisation, dans un carton entreposé dans le bureau du courrier pour la mairie et dans le bureau du DSU à Chauwel, et ce gratuitement par le biais de  la société CONIBI. Une fois le carton plein, il est envoyé à CONIBI après dépôt dans un point relais, dans un flux retour, pour  ne pas générer d’émission de CO2 spécifique à cette étape du traitement.

 

Les jardins potagers reprennent racine…

 Il n’y a pas si longtemps encore, chaque maison digne de son nom avait son propre potager attenant. Les pelouses ont supplanté ces espaces éminemment écologiques, pour des raisons multiples et variées. Longtemps considéré comme un indispensable apport vivrier, le potager a opéré sa mutation et n’est plus simplement considéré comme un garde-manger de produits frais. C’est un havre de paix, un  retour paisible à la terre nourricière, une pause de travail et de détente en même temps, en plus des bienfaits qu’il génère.  Le jardin potager, même d’une surface minimale, fait donc de la résistance. Avec à la clef des produits sains, frais, goûteux, locaux et de saison. Loin des tomates mûries à la lampe, en hors-sol, les racines plongées dans un substrat liquide peu ragoûtant…

Quelques mètres carrés suffisent donc… Ici une plate-bande d’aromatiques : persil, cerfeuil, basilic, ciboulette, coriandre, thym et autres ; plus loin quelques légumes-feuilles, laitues notamment et le choix ne manque pas ; à côté les légumes-racines : carottes, navets, radis ; tout au bout cornichons, courgettes, tomates et autres choux. Si vous êtes novices, de multiples ouvrages existent dans le commerce pour faire vos premiers pas dans le jardinage. Le jardin d’agrément est lui en perte de vitesse, même s’il n’as pas dit son dernier mot. Les parterres colorés savamment entretenus par nombre d’Hautmontois(es)  qui participent au concours des maisons fleuries en attestent… Tous à vos transplantoirs et autres bêches !

Et pour tout savoir sur les bons gestes, les techniques de jardinage, recevoir de bons conseils… rendez-vous à la bibliothèque municipale d’Hautmont. Elle vous propose une large gamme d’ouvrages de référence mais aussi sa grainothèque : un lieu d’échanges de graines pour le jardinier. La grainothèque compte 79 adhérents, des centaines de sachets de graines échangés, plus de 140 espèces potagères, florales et aromatiques proposées !

Quelques gestes judicieux…

Au quotidien nous pouvons toujours agir à notre niveau au travers de gestes basiques, dont voici quelques exemples :

  • Avec l’autocollant Stop pub refuser les publicités qui encombrent les boîtes aux lettres
  • Eviter de jeter les déchets organiques, opter pour des bacs spéciaux pour le compostage, le lombri-compostage ou, quand c’est possible, acquérir une ou deux poules et les leur distribuer, avec à la clef de bons œufs maison
  • Privilégier les cabas réutilisables pour les courses plutôt que les sacs plastiques
  • Ne pas se débarrasser de son masque – avec la crise actuelle – n’importe où
  • L’eau du robinet est saine ; oublier les eaux en bouteille
  • Privilégier l’achat de produits en vrac et en grand format
  • Réduire au maximum le gaspillage alimentaire, préparer ses propres yaourts ou ses produits d’entretien bio, utiliser des noix de lavage pour la lessive
  • Opter pour les produits réutilisables : couches lavables, éco-recharges, etc
  • Ne plus jeter les objets utilitaires de tous les jours quand ils sont en panne et privilégier la réparation quand c’est possible
  • Attention aux produits dangereux : utiliser des piles rechargeables, des ampoules basse consommation…
  • Limiter l’usage de son imprimante…

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