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Publié le samedi 4 juillet 2020

Lorsque Vincent Madelgaire décide, au VIIe siècle, de fonder une abbaye sur ce territoire, ce n’est pas un hasard. Comme pour d’autres monastères, la Sambre est un atout économique non négligeable. Ainsi, les moines ont pu, notamment grâce au moulin qu’ils ont installé, développer un commerce (la laine) et irriguer leurs cultures.

La construction de l’écluse, elle, remonte à une date inconnue.

Cependant, on peut d’ores et déjà affirmer que l’ouvrage existait dès le XVIe siècle en permettant aux moines d’exploiter le fameux moulin. Il faut rappeler à cet égard que les premiers et rares ouvrages en rivière furent en effet les moulins avec le procédé des « chasses d’eau » ou « aiwées » pour la navigation, et ce vers le XIIe siècle, notamment sur le cours de la rivière en proche Belgique. Le trafic fluvial, lui, se faisait avec des « pontons » et « bisaises » sorte de barques rapides pour une navigation très locale, notamment entre Maubeuge et Hautmont. Pour autant la bonne navigabilité de la Sambre, jusqu’à Maubeuge, établie pour les besoins militaires, ne date sans doute que du XVIIe siècle.

La première navigation jusqu’à Landrecies remonte à 1690.

Quelques années plus tard tous les ouvrages en bois furent reconstruits en pierre (pratiquement à l’emplacement des écluses actuelles pour la partie française). Avant 1800, circulaient des bateaux de 21,50 m sur 3,20 m avec 1,20 m d’enfoncement, et des bateaux plats. Leur charge était de 10 à 50 tonnes sur l’aval de la rivière et de 10 à 15 tonnes sur son cours amont. En 1806, les diverses suzerainetés seigneuriales, ecclésiastiques ou industrielles riveraines sur la Sambre furent remplacées par l’Administration des Ponts et Chaussées.

La canalisation actuelle, pour la partie française de la Sambre et jusqu’à Charleroi date des années 1830 (le gabarit est de 1,80 m, avec 2,00 m d’enfoncement, 38,50 m x 5,20 m pour une charge de 280 – 330 tonnes. L’écluse a ensuite servi à la navigation des péniches lors de la Révolution Industrielle.
La traction sur berge se termine à la fin des années 60 avec la généralisation des automoteurs et autres péniches.

Sources : G. Le Gouèze / M. Arnoult

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