Ce développement économique, la Ville d’Hautmont l’a mesuré, confortée par l’obtention, en 2010, du label « port exemplaire » décerné par le ministère des Transports.

Le port à sec et l’entrée de la darse

C’est ce potentiel qui a motivé le projet de port à sec, dans les anciennes halles STPS requalifiées. Le chantier est dans sa dernière ligne droite. Sont déjà réalisées les rampes de mise à l’eau, reste à venir les ponts roulants et la station d’avitaillement pour le seul port à sec couvert sur une voie intérieure au nord de Paris.

En mars 2018, un coup de pelleteuse a permis de faire entrer la rivière dans le bâtiment. La Sambre est entrée dans la darse.

Visite de Xavier Bertrand au port à sec d’Hautmont le 10 octobre 2017

Avant qu’il ne soit livré à un futur délégataire pour du stockage, de la réparation et de l’hivernage de bateaux, le port à sec a reçu a reçu de nombreux visiteurs, vivement intéressés par les spectaculaires travaux de réhabilitation et le creusement de la darse. Citons, notamment, Alexander Grimaud, sous-préfet de l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe, Xavier Bertrand, président de la région des Hauts de France, Jean-René Lecerf, président du Conseil départemental du Nord en mars 2018. Il a été ouvert exceptionnellement à tous les Hautmontois en avril 2018. 

Le port à sec, une immense cathédrale de fer

Plan intérieur du port à sec

Hautmont est la seule Ville au nord de Paris à disposer d’un port à sec.  Propriété de la Ville depuis 2001, les bâtiments sont composés de 5 halles, sur une surface totale de 16 000 m2 couvrant une emprise foncière de 72 000 m2. Les 3 premières halles sont dédiées à la réparation, au stockage et à l’hivernage de 128 bateaux. Les 2 autres sont mises à disposition d’entreprises industrielles. La halle qui borde la Sambre est équipée de 2 ponts roulants de trente-deux tonnes chacun, permettant le levage des bateaux. Elle est traversée par une darse de 60 m de long creusée à l’intérieur du bâtiment. La longueur de quai et de rideau est de 94 m pour s’amarrer au port à sec, le long du canal, dont 24 m de pontons pour l’aire d’avitaillement. Avec une hauteur intérieure de 10 m, c’est une véritable cathédrale de fer, prête à s’activer. 

La halle STPS en cours de réhabilitation

La halle STPS en cours de réhabilitation

L’exploitation et la gestion du port à sec s’exerceront sous forme de délégation de service public. Le gestionnaire choisi devra proposer l’ensemble des prestations suivantes : le nettoyage, l’entretien, la réparation mais aussi l’hivernage et l’avitaillement.

L’équilibre financier du contrat repose sur l’absence de subventions de la part de la ville au concessionnaire, celui-ci se rémunèrera directement sur les usagers. Le concessionnaire versera également à la commune une redevance pour l’occupation des locaux, qui viendra en amortissement des investissements réalisés par la Ville.

Un peu d’histoire…

Halles STPS avant réhabilitation

Les friches STPS se situent sur la rive gauche de la Sambre, en face de l’usine Dembiermont. L’usine fut construite vers 1865 par la société Michel Helson. En 1872, elle se compose de 4 chaudières, d’une machine soufflante et d’un monte-charge alimentant un unique haut fourneau. En 1873, trente fours à coke sont construits. En 1874, des laminoirs et un second haut fourneau sont construits. En 1888, l’usine est rachetée par une société belge, qui prend le nom de Société anonyme des Hauts Fourneaux et Laminoirs de la Sambre. L’établissement, étendu sur 3 hectares, compte 475 ouvriers, payés en moyenne 4,40 francs par jour. Ces derniers bénéficient d’une caisse de secours, qui leur permet de recevoir des soins gratuits s’ils sont malades. Les blessés disposent également d’une demie journée. En 1904, l’entreprise se développe à nouveau grâce à l’installation d’une aciérie Siemens. En 1908, le haut fourneau est détruit car trop vétuste. Durant le premier conflit mondial, l’usine est occupée par les Allemands qui détruisent le matériel en partant. Ce n’est qu’en 1919 que l’entreprise reprend, timidement mais surement, son activité. Vers 1940, la société prend le nom de Société des Forges et Aciéries du Nord et de l’Est, puis en 1948, en s’associant avec la société de Denain Anzin, elle devient l’Union sidérurgique du Nord de la France, plus connue sous la dénomination d’Usinor. Ce groupe comprend alors 6 usines (chacune spécialisée dans un type de fabrication) : Anzin, Denain, Hautmont, Louvroil, Montataire et Valenciennes. Celle d’Hautmont prit le nom de Société des treillis et panneaux soudés (STPS) entre 1964 et 1980. Mais la crise économique provoque la fermeture de l’usine. En 2001, la ville acquiert le site pour entamer l’énorme chantier de réhabilitation.

Premier test réussi au port À sec

Les activités du port à sec reposent sur la présence de la darse (pour faire entrer les bateaux dans le bâtiment) et des deux ponts-roulants à même de sortir de la Sambre les bateaux et de décharger les marchandises acheminées par la voie d’eau.

C’est cette première expérience qui a été menée le mercredi 17 avril.

L’usine Renault de Maubeuge prépare l’arrivée de la future génération Kangoo en modernisant son outil industriel à travers d’importants investissements et notamment la construction d’une nouvelle ligne de presse baptisée « High Speed XXL ». Pour cela, l’usine a choisi la livraison de certaines pièces de sa presse par la voie d’eau et la rivière Sambre. Ces pièces déchargées à Hautmont font ainsi de l’usine sambrienne la première utilisatrice industrielle de ce port à sec.

Premier test au port à sec

Le 17 avril 2019

Ces pièces sont parties de Corée du Sud le 4 janvier en cargo. Arrivées à Dunkerque le 28 février, beaucoup ont été acheminées jusqu’à l’usine par la route en convois exceptionnels. Les neuf dernières caisses en bois ont été chargées le jeudi 11 avril sur deux péniches pour un transport fluvial sur la Sambre. La première péniche est entrée dans la darse du port à sec avec à bord trois colis les plus lourds. Le premier, déchargé mercredi devant les invités, pesait 17,8 tonnes : une formalité pour le pont-roulant capable de soulever jusqu’à 32 tonnes. Mais cette caisse était tout aussi spécifique de par sa taille : 7 mètres de long sur 3,73 de large et 2,70 m de haut. L’espace libre entre le côté de la cale de la péniche et la caisse était de 10 centimètres… Le gabarit maximal était atteint. Autant dire que la manoeuvre devait être d’une précision exemplaire.

La société hautmontoise Wéber, spécialisée dans la manutention hors normes, a mené à bien cette opération de transbordement. Bruno Houard était aux commandes de ce pont-roulant qui a rempli pleinement sa mission : la hauteur libre de levée maximale atteinte, le pont-roulant a alors déplacé la caisse pour la déposer sur le sol. La première réceptionnée à Hautmont sur les neuf attendues : les autres caisses ont été déchargées sans encombre mercredi et jeudi avant d’être livrées par camion à l’usine.

Cet événement s’inscrit pleinement dans le cadre de la préparation à la réouverture au transit sur l’axe Sambre, à l’horizon 2021.

Nouvelle mobilisation autour de la Sambre

En 2018, à l’occasion des festivités d’Hautmont Belle-Ile, le compte à rebours était lancé jusqu’à l’été 2021 et la réouverture au transit du canal Sambre. Hautmont Belle-Ile est alors devenue Capitale de la Sambre. Ce 21 juin 2019, l’opération a été reconduite cette fois à un an de l’échéance.

À cette occasion, le port à sec a accueilli les personnalités à bord du bateau Isara. Le bateau, récemment acquis par la ville, est entré dans la darse et les invités ont pu découvrir l’étendue du travail de réhabilitation des anciennes halles industrielles et le fonctionnement des ponts roulants.

Après l’industriel, la plaisance

Le mercredi 17 avril 2019 avait marqué l’histoire du port à sec. C’était la première mise en service des ponts-roulants, qui a eu lieu devant bon nombre d’industriels et de professionnels de logistique invités à assister à ce premier test grandeur nature. L’usine Renault de Maubeuge (MCA) devenait la première utilisatrice de cette infrastructure exemplaire. Une caisse destinée à la presse XXL de l’usine était déchargée. « Un grand succès » pour Olivier Silva, le directeur de l’usine Renault, qui a salué « le projet visionnaire » devenu réalité.

Cette fois, c’est la plaisance qui était sur le devant de la scène. Ce 21 juin, les ponts-roulants ont permis la première mise au sec d’un bateau de plaisance, avec à la manoeuvre l’entreprise hautmontoise Wéber. Le bateau a été facilement sorti du canal : les 25 tonnes ont été soulevées depuis la darse. Le bateau de 15 m de long sur 4 m de large présente une coque en acier type mer. Pour sa sortie, deux élingues spécifiques ont été utilisées : de 10 mètres de long et 300 mm de largeur, chacune est capable de supporter 20 tonnes et surtout elles ne flottent pas pour faciliter leur installation sous la coque du bateau.Devant cette première démonstration, les plaisanciers présents en nombre ont salué l’outil très attendu. Aujourd’hui ils ne disposent pas au nord de Paris d’un port à sec dédié au fluvial capable de les accueillir dans de telles conditions. À Hautmont, trois des halles vont être ouvertes au parc de stockage. Elles permettront la réparation, le stockage et l’hivernage de 128 bateaux.La démonstration a eu lieu en présence du sous-préfet d’Avesnes-sur-Helpe, Alexander Grimaud.Guislain Cambier représentait le président de la Région Xavier Bertrand, excusé. L’élu a découvert le port à sec et a salué le travail réalisé. Pour l’élu, « l’important pour une Région comme la notre est de tracer un certain nombre de lignse d’avenir (…). Ce qui est bien c’est de voir qu’ici à Hautmont, dans un territoire largement marqué par l’industrie, on est capable de prendre un autre tournant. (…) Vous avez pris un virage important pour l’avenir et un virage anticipé depuis plusieurs années. C’est parfois long et difficile de mener les projets mais vous avez la pugnacité et l’obstination. Parmi les leviers d’avenir qu’il faut inventer, le tourisme c’en est un, le fret fluvial c’en est un autre avec les métiers qui vont avec. La Région sera à vos côtés. Longue vie au port à sec. »

En savoir plus sur  la réhabilitation des halles STPS, le principe de fonctionnement du port à sec, le creusement de la darse et le ripage du pont SNCF.

Fonctionnement du port à sec – 2013
Creusement de la darse – 2018
Ripage du pont SNCF – 2016

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