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Publié le mercredi 9 décembre 2020

A dire vrai, son côté « taiseux » naturel fait partie de la légende. Une légende qu’il laisse filer, sans jamais renier la sincérité  qui l’anime. Mais quand il est avec « ses » nageurs, qui sont nombreux à avoir entretenu avec lui une véritable complicité, sa timidité s’efface et il se fait beaucoup plus bavard. Ici pas d’apathie, mais de l’empathie ! Et quand vous lui parlez de son métier, il pourrait en discourir durant des heures.

Natif de Saint-Amand… les Eaux – une venue au monde déjà très symbolique – il sait très vite ce que sera son métier. A douze ans, la directrice de son école veut faire de lui un nageur de compétition et le pousse – au sens figuré s’entend – dans le grand bain. Il y entre comme on entre en religion. Il s’installe à 18 ans à Hautmont, tout en finalisant ses études. Maître-nageur, éducateur, entraîneur : excusez du peu !

AUX HIPPOCAMPES EN 1975

En1975  il est promu entraineur du club Les Hippocampes, qui vient de voir le jour. En quelques années cette association sportive, véritable pépinière de talents, devient la référence en matière de natation en Sambre-Avesnois. La piscine Leduc lui sert de tremplin. Il en devient le directeur-adjoint en 1981, avant d’en prendre la direction neuf années plus tard.

Christian se fait songeur à l’évocation de ses débuts : «  Tout ce que j’ai appris, c’est à une sommité française, qui dispensait fort heureusement son savoir dans le Nord, que je le dois. Il s’agit de Raymond Catteau. Un maître ! Il m’a donné l’envie de toujours se dépasser. Dans le sport comme dans la vie. C’est toujours la passion qui m’a motivé. Entraîneur, ce n’est pas un métier, c’est une vocation ! » Derrière le discours de ce  sexagénaire qui, lui-aussi a dû composer avec les chausse-trappes de la vie, notamment en termes de santé, pointe depuis quelques années une forme de philosophie qui lui fait voir le sport, et plus largement la vie, différemment, avec le temps qui passe. «  Pour être respecté, il faut être respectable. On apprend beaucoup des autres et on évolue grâce aux autres » : se plaît-il souvent à répéter. Je continue les entraînements en natation sportive, mais avec une autre vision désormais. J’explique aux jeunes les possibilités cachées de chacun. Comment voir la vie, exploiter ses dons et pas seulement dans le domaine dans lequel on évolue. C’est une belle réussite pour moi que d’avoir vu et que de voir encore l’éclosion de champions chez les Hippocampes. Pourtant,  il faut savoir que tous les gosses ne veulent pas forcément faire de la compétition. Beaucoup se donnent à fond, veulent faire bien mais ne cherchent pas à devenir des athlètes, pour des raisons qui leur sont propres. Et c’est tout à fait respectable ! Il suffit d’être soi-même, première marche pour être heureux ».

Même s’il préfère l’ombre aux projecteurs, on ne peut laisser sous silence les réussites les plus visibles de Christian Dusart. Plusieurs de «ses » nageurs ont intégré l’équipe de France Espoirs, au fil de sa  carrière. Il se refuse à citer des noms mais nombre d’Hautmontois en connaissent. Une vingtaine de ses « élèves » sont devenus maîtres-nageurs. Plusieurs d’entre eux sont directeurs de piscine. D’autres « Hippos » passent chaque année le BNSSA (Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique), passeport pour la vie près des bassins et dont la raison première est justement d’en sauver. Toutes ces années au service de la natation lui ont valu la remise – des mains mêmes du président de la Fédération Française de Natation – de la médaille d’or pour son engagement d’une vie. Une vraie fierté…

Non ! Christian Dusart ne s’est pas mouillé pour rien !

Le document est ce qu’il est mais il évoque toute une vie passée au service de la natation. Il s’agit de sa remise de la Médaille d’Or de la natation par Francis Luyce, président de la Fédération Française il y a cinq ans.

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