Le destin d’Hautmont a toujours été lié à celui de la Sambre

Vue générale de l’abbaye en gravure ancienne

Dès le 7ème siècle, ce sont en effet les moines bénédictins qui décidèrent d’y construire l’abbaye qui deviendra très vite le centre névralgique de la cité naissante. Jusqu’au 16ème siècle, l’abbaye d’Hautmont jouera d’ailleurs un rôle stratégique religieux, politique et social de premier plan.

Au 19ème siècle, la Sambre participera, en raison de ses nombreux atouts, au tournant industriel de la ville. C’est dès 1830 que Puissant d’Agimont érige aux pieds de la Sambre sa première usine. Son nom? La Providence. dans les années qui suivent, c’est par dizaines que d’autres s’installent. Métallurgie, chaudronnerie, usine de façonnage de métaux, usine spécialisée dans le transport de charbon, usine de produits chimiques, la Sambre devient l’abscisse et l’ordonnée de l’économie.

Port et Sambre jadis

Sur un plan local, elle modifie l’urbanisme, donne un coup de fouet à la démographie. Qualifiée de Cité aux cent cheminées, Hautmont est située au cœur d’une zone de chalandise. Et c’est encore une fois à la rivière Sambre qu’elle le doit.

Peu à peu oubliée après l’ère industrielle, la Sambre sera, demain, à la fois l’acteur et le vecteur du rayonnement de la Ville et du territoire. Une nouvelle vie pour la Sambre qui va rouvrir en 2020, grâce aux travaux réalisés sur les 2 ponts-canaux de Vadencourt et Macquigny, pour permettre aux plaisanciers et aux bateaux de transports de passer de la Sambre à l’Oise.

 

La Sambre est une rivière affluente de la Meuse. Longue de 190 km, elle prend sa source en France, près du Nouvion-en-Thiérache. Elle traverse, notamment, Hautmont, Maubeuge, Jeumont puis se dirige vers la Belgique et passe à Merbes-le Château, Thuin, Charleroi pour finir par se jeter dans la Meuse à Namur. Elle compte de nombreux affluents dont l’Helpe Mineure, l’Helpe Majeure, la Solre et la Thure. 

Objectif 2020: la réouverture de la Sambre

Carte Réussir notre Sambre

L’engagement a été gravé dans le marbre avec la signature, en 2015, d’un « protocole de gestion partagée de l’axe Sambre ». Explications avec Isabelle Matykowski, directrice régionale de Voies navigables de France (VNF). Pour permettre la réouverture de la Sambre, un protocole a été signé.  « C’est un protocole unique, une première en France à cette hauteur-là, signé avec les intercommunalités et les partenaires. Il est né d’une logique partagée de remise en navigation de la rivière. Ce protocole comprend deux volets. La première partie scelle un accord sur le fonctionnement de la mise en navigation de la rivière entre VNF, le Département du Nord et les 8 intercommunalités de l’axe. Mais cet accord renvoie aussi en parallèle à la seconde partie consacrée à l’investissement : un engagement cette fois de VNF, la Région des Hauts de France et le Département de l’Aisne pour les travaux aux deux ponts-canaux, aux écluses et le
nécessaire dragage de la rivière pour remettre à niveau le mouillage. Pour ces importants travaux, d’un montant global estimé à 12 millions d’euros, VNF est maître d’ouvrage. » En contrepartie de l’engagement financier de VNF pour les travaux, les futurs coûts de fonctionnement sont partagés entre les partenaires. « Les coûts de fonctionnement sont estimés à 2,3 millions d’euros par an (valeur 2013). Les intercommunalités et le Département du Nord prendront en charge 846 000 euros par an, pendant vingt ans. Cet argent sert à l’entretien des écluses, la maintenance des ouvrages, la fourniture en énergies, au coût des personnels affectés… C’est ce qui est vraiment novateur dans ce protocole : il concerne le fonctionnement mais aussi il offre une visibilité à 20 ans. Nous allons ainsi inventer une nouvelle forme de partenariat sur le long terme avec les collectivités. Cela n’aurait d’ailleurs pas pu être possible sans l’association Réussir notre Sambre, elle a été notre interlocuteur unique pour parler avec toutes les collectivités. L’association a facilité les discussions, fait le lien avec les partenaires et a toujours mis en avant une logique de solidarité. »

 

Où en sont les travaux de réouverture annoncée pour 2020 ?

« Le maître d’œuvre a été recruté mi 2017, le marché a été notifié. Les études sont lancées. L’autorisation dans le cadre de la Loi sur l’eau est attendue pour le 2e semestre 2019 pour permettre le démarrage des travaux. L’objectif de la réouverture est à fin 2020, sans aléas. Les dossiers ne sont jamais à l’abri de retards dans les autorisations administratives ou les appels d’offres infructueux… »

L’axe Sambre, un potentiel touristique et économique

VNF a confirmé récemment les premiers travaux sur les écluses de l’Aisne au dernier trimestre 2018.
Tous les feux sont au vert pour 2020. La réouverture, c’est donc pour ainsi dire demain et cela se prépare aujourd’hui. Si les collectivités et les VNF sont maintenant partenaires, c’est sans aucun doute qu’elles croient au potentiel de la rivière. « Aujourd’hui, dans sa partie nord, la rivière voit passer 250 bateaux par an avec une logique saisonnière, de mi-mai à mi-septembre. Avant la fermeture, c’était 600, explique Isabelle Matykowski. À l’échelle régionale, l’axe a un vrai potentiel de par les territoires traversés. Un vrai potentiel touristique, s’il y a une vraie logique de destination Sambre qui relie ces territoires. »

Pour séduire, la rivière Sambre devra mettre en avant tous ses atouts. Des richesses qui existent déjà.

La preuve avec ces lieux qu’il fait bon de (re)découvrir au fil des chemins de halage. Une liste loin d’être exhaustive.

  • Embarquement immédiat à la découverte de la Sambre de Namur à Chauny. Premier arrêt à Thuin en Belgique. Connue pour ses jardins suspendus, la ville accueille également le musée Thudo. Pour commencer cette promenade sur la Sambre, rien de mieux que de découvrir l’histoire de la batellerie dans ce musée installé… à bord d’une péniche. La vie batelière à Thuin, les différentes étapes de la construction d’un bateau… n’auront plus de secrets pour vous. Une fois passé la frontière, arrivée en France et sur le territoire de l’Agglomération Maubeuge val de Sambre.
  • Faisons, bien sûr, escale au port de plaisance d’Hautmont. Sa plage, son aire de jeux d’un côté, sa soixantaine d’anneaux de l’autre, depuis l’ouverture en 2014.
  • Direction le Pays de Mormal. Là, nous vous proposons de faire une pause au lieu-dit Hachette, à la Machine à Robert. Il s’agit de la machine élévatoire installée juste en face de l’écluse, en 1859. Jusqu’en 1974, elle permettait d’alimenter en eau le canal, en la relevant d’un bief à l’autre, et porte le nom de Robert Deflond, qui la faisait fonctionner. Nouvelle halte à la maison forestière d’Ors, dans la communauté de communes du Caudrésis et du Catésis. Construite à la fin du XIXe siècle, cette maison est connue pour avoir accueilli Willfred Owen, soldat et poète britannique tué en novembre 1918 sur les berges du Canal de la Sambre. Amoureux de la nature, vous trouverez une faune ornithologique rare à l’étang réservoir de Boué. Son parcours de randonnée autour de l’étang et ses paysages au cœur de la Thiérache sont incontournables.
  • Le Familistère de Guise bâti par Godin sera votre prochaine étape de cette promenade au bord de la rivière. Arrêt en bord de l’Oise cette fois avec les deux grands jardins du Familistère. Le jardin historique a été créé en 1856 sur la rive droite de l’Oise ; le second aménagé entre 2004 et 2008 dans une boucle de la rivière pour une promenade bucolique. La route est presque terminée.
  • La Maison de Marie-Jeanne offre une nouvelle plongée dans le passé. À Alaincourt, cette maison réunit une grande collection d’objets anciens : fers à repasser, vêtements d’époques de 1875 à 1950, gravures de modes, le beau linge, machines à coudre, poupées, jouets, cartes postales…
  • Dernière escale sur ce chemin touristique, à Chauny. la halte fluviale Alfred-Leroux accueille les plaisanciers toute l’année et les promeneurs y voient un joli lieu de départ pour un chemin de randonnée sur le chemin de halage très prisé, sans oublier l’itinéraire culturel européen Stevenson.
La Sambre : tourisme et économie intimement liés. Si le potentiel touristique de la Sambre est incontestable, celui économique est tout autant établi. En 2009, un rapport du Conseil général de l’Environnement et du Développement durable en donnait déjà une perspective. Ce rapport avançait un trafic sur la Sambre de 1800 bateaux par an après la réouverture en 2020. Et avec un tel trafic, tout le potentiel économique que cela peut représenter. Facile à imaginer quand on sait qu’un plaisancier dépense en moyenne 100 euros par jour au gré de ses escales. Ce même rapport fixe cette fois à 30 euros les dépenses quotidiennes d’un cyclotouriste ou 80 euros celles d’un camping-cariste. Car les retombées économiques pour le territoire du tourisme viennent des usagers de la rivière mais aussi de tous ceux qui la côtoient de près. Dès la réouverture de la Sambre, bateaux de plaisance, barges et péniches pourront aller des Pays-Bas à Paris. De nombreux industriels, situés en bords de Sambre, s’intéressent de plus en plus au transport fluvial pour les matières en vrac : un mode de transport, plus écologique, plus économique et moins polluant. Le trafic annuel estimé sera de 1200 bateaux

Hautmont Belle Ile Capitale de la Sambre

Hautmont Belle-Ile « capitale de la Sambre », point de départ du compte à rebours officiel de la réouverture du canal en 2020.

L’édition de 2018 a marqué un temps fort dans la réouverture de la rivière puisque M. le Sous-Préfet d’Avesnes-sur-Helpe Alexander Grimaud a souhaité que « cette fête soit la fête de la Sambre et le lancement du compte à rebours officiel de la réouverture du canal en 2020. » À cette occasion Hautmont Belle-Ile a été rebaptisée : « Capitale de la Sambre ». Accueilli vendredi, au port fluvial d’Hautmont par M. le Maire Joël Wilmotte et M. Daniel Devins, premier adjoint, le Sous-Préfet a souligné l’importance du canal devant de nombreux élus réunis : M. Benjamin Saint-Huile, président de l’Agglomération Maubeuge val de Sambre, M. Arnaud Decagny, maire de Maubeuge, M. Claude Dupont, maire de Boussières-sur-Sambre. Pour lancer ce compte à rebours, les élus ont embarqué sur un bateau pour une arrivée très symbolique au port d’Hautmont. A leurs côtés, Madame Isabelle Matykowsi représentait l’engagement des Voies navigables de France dans cette réouverture. Cette courte promenade sur la rivière a été l’occasion de passer devant le port à sec en cours de finalisation et de (re) découvrir la Sambre et ses magnifiques paysages. M. Alexander Grimaud a aussi salué le travail de l’association Réussir notre Sambre à la signature d’une convention entre l’Etat et les différentes collectivités, les conseils départementaux, la Région et les intercommunalités, pour mener à bien les travaux de réouverture. Il s’est félicité de cette Sambre qui rassemble. 

Suivez le fonctionnement du port à sec en vidéo.

Principe de fonctionnement du port à sec – 2013

Animation vidéo…

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